L’exploitation de la pierre sur la commune remonte à l’époque romaine. La pierre a d’abord été extraite des carrières à ciel ouvert de Chardonchamp, de Sous-Remuets, ou de la Pierre Levée des Lourdines. Ensuite l’extraction a été souterraine à Bel Air (route de Limbre) et aux Lourdines.
C’est à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle que cette activité a été la plus intense avec l’essor industriel et l’urbanisation de la France. Aux Lourdines, on comptait alors jusqu’à 200 ouvriers qui disposaient d’une buvette, « la Cantine », où les carriers retrouvaient les ouvriers de la scierie Gorki ou ceux du dépôt d’essence de la société SERCO, installés près de la voie ferrée.
L’extraction de la pierre, métier d’hommes, a été ralentie pendant les deux guerres de 1914-1918 et 1939-1945. Elle a repris à la Libération, et la file de carriers poussant leur vélo dans la côte de Sigon au petit matin a continué pendant plusieurs années.
La carrière de Belle-Roche, fusionnée avec celle de Brétigny depuis 2007, continue à être exploitée par France-Pierre Poitou Charente. Deux à trois ouvriers travaillant avec des outils perfectionnés sortent 200 mètres cubes de pierre par mois, qui sont chargés sur des camions pouvant transporter de 10 à 15 mètres cubes de gros blocs. 80% de ces blocs, acheminés à l’état brut, sont destinés aux Monuments Historiques du Nord de la France qui les utilisent en architecture ou en sculpture ; 20% vont à Jardres, à l’usine de transformation où ils sont sciés puis expédiés dans notre région ou en Touraine principalement. La pierre des Lourdines a récemment été utilisée pour la restauration de Notre Dame la Grande et de l’Hôtel de ville de Poitiers. Il y a quelques années, la pierre des Lourdines a pris la mer pour la Chine où elle était très appréciée en sculpture.
La pierre des Lourdines se retrouve dans des édifices de France, d’Europe et du monde : les arènes de Sanxay ; la préfecture, les casernes de Poitiers ; l’hôtel de ville de Tours ; La Belle Jardinière, la gare d’Orsay, le Printemps à Paris ; la gare du Midi à Toulouse ; le palais de justice à Bruxelles et bien d’autres ; à Migné-Auxances la poste, l’école maternelle de la République, et de nombreuses maisons.
C’est pour transporter la pierre issue des carrières par la voie ferrée Poitiers-Nantes qu’au début du XXème siècle, une gare a été construite aux Lourdines ainsi qu’un « pont-roulant » permettant de charger les blocs sur les wagons. Le trafic des voyageurs, assuré par des « michelines » et le transport des pierres ont cessé avec la démolition de la gare en 1969.
Actuellement la voie ferrée est active entre Poitiers et Chalandray (à proximité de Parthenay), et Ayron, pour un trafic de fret (desserte de silos céréaliers). Trois trains SNCF par semaine passent aux Lourdines, arrivent vides à Chalandray ou Ayron et repartent chargés de céréales pour La Rochelle par Poitiers ; céréales qui sont exportées à l’étranger. Chaque semaine un train d’un transporteur privé arrive vide à Chalandray et repart chargé de l’huile sortie d’une usine de transformation de produits agricoles qu’il conduit à Nantes par Poitiers.